Chers Camarades,
Suite à la présentation de l'avenant GEPP 2025, la CGT souhaite partager avec vous son analyse et sa position sur ce dispositif.
( ce dispositif a été signé par les OS : FO et UNSA ce mercredi 11 juin 2025)
Nous comprenons les motivations de l'employeur concernant cet avenant à la GEPP (Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels), à savoir : anticiper la transformation des métiers de la Relation Abonné (essor de Free Proxi, baisse des canaux traditionnels), favoriser la mobilité interne et accompagner les reconversions professionnelles, maintenir l'emploi via un accompagnement individualisé et volontaire, et promouvoir une gestion anticipative des compétences et des reconversions.
Cependant, après une étude approfondie de l'avenant, la CGT tient à attirer votre attention sur plusieurs points qui, selon nous, restent dans l'ombre et pourraient avoir des conséquences défavorables pour les salariés.
Notre analyse et nos préoccupations
I. Mobilité interne sous quotas et manque de transparence
L'avenant stipule que les mobilités internes sont limitées en nombre, définies par métier et périmètre géographique, avec pour objectif principal de remplir les Free Proxi. Cela signifie que la mobilité ne sera pas accessible à tous, certains salariés pouvant ne pas être retenus faute de place. De plus, les possibilités de mobilité sont soumises à la seule appréciation de l'employeur, qui pourrait invalider une candidature sans possibilité de recours.
II. Mobilité externe = rupture du contrat de travail et incertitude
Le congé de mobilité conduit systématiquement à une rupture du contrat de travail, même si aucun projet professionnel ne se concrétise à l'issue de ce congé. Il s'agit d'une sortie vers l'inconnu, sans garantie d'emploi pérenne et sans possibilité de retour à la case départ.
III. Absence de droit au chômage durant le congé de mobilité
Un point crucial est que le salarié ne peut pas s'inscrire à France Travail (anciennement Pôle Emploi) durant le congé de mobilité. En cas d'échec du projet professionnel, il n'existe pas de filet de sécurité immédiat, l'allocation chômage étant décalée.
IV. Indemnités fixes et potentiellement insuffisantes
Les primes et indemnités proposées (mobilité, départ, ADRAA) sont plafonnées par la Direction sans prendre en compte le coût de la vie et l'état actuel du marché du travail. Pour certains salariés, ces montants pourraient être inférieurs à ceux obtenus lors d'un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) ou d'un plan de départ plus favorable.
V. Période probatoire limitée en mobilité interne
La période probatoire en cas de mobilité interne est d'une durée très courte : seulement un mois. Si la nouvelle fonction ne convient pas au salarié, ce dernier est peu protégé au-delà de cette période, avec des risques de se retrouver dans une situation délicate.
VI. Pression indirecte sur le volontariat
Bien que le volontariat soit affiché comme principe fondamental, la désignation des "emplois en transformation" peut créer un sentiment de contrainte. Le volontariat peut ainsi devenir orienté ou socialement incité, diluant le véritable choix du salarié.
La position de la CGT
La CGT estime que cet avenant au GEPP n'est rien d'autre qu'un plan de réduction d'effectif à bas coût. Nous considérons qu'il représente un affront pour les centaines de salariés qui ont consacré plus de 15, voire 20 ans de leur vie au service de l'employeur.
Nous déplorons l'absence de visibilité sur l'avenir pour les salariés actuellement sur des métiers dits "stables". La CGT n'est pas un syndicat qui accompagne la destruction des emplois et, par conséquent, ne sera pas signataire de cet accord, que nous estimons défavorable aux salariés.
Nous restons à votre disposition pour toute question ou précision concernant cet avenant.
Cordialement,
La CGT